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Lolo Sur son vélo.
19 juillet 2016

Granfondo

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Vendredi 8 Juillet, un peu après midi, nous arrivons Benoît (l'iniateur du défi) et moi, à Cunéo, Piémont, Italie, dans le but de participer à la Fausto Coppi.

Ce défi a été lancé en 2013 par Benoît m'avais demandé si j'étais fana, dans le principe oui, restait à trouver le créneau, et la forme voulu. En 2016, tout les voyants étaient au vert, je me suis donc inscris, et roulé en conséquence, afin de pouvoir prétendre à prendre le départ de la course dans de bonnes conditions.

Si au départ j'optais, raisonnablement pour le « Mediofondo », 111 km pour 2600m de D+, mais avec un gros talus à passer, et ses 2480m d'altitude, le Colle Fauniera (Col deï Morti pour les locaux), rien de comparable à ce que j'ai pus faire jusque là, moi, le bébé cyclo.

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Toutes fois, l'inscription ne nécessite pas de choisir son parcours, medio ou granfondo, le choix c'est le participant qui le fait au moment du départ, et c'est tant mieux, comme cela si la question du choix doit se poser, ça laisse le temps de décider, ou de revoir des ambitions à la baisse si il y a un manque de préparation, ou un doute... pour moi, ce fût le cheminement inverse, du mediofondo, je suis passé à l'idée ferme dans ma tête de faire le granfondo  177 km, pour 4125m de D+, avec toujours le Fauniera en plat de résistance.


Un peu bourru, rien ne me fait démordre que je vais faire le grand parcours, loin d'avoir de « l'explosivité » ni le rythme nécessaire pour prétendre autre chose que de terminer, que je ne vis pas dans le coin le plus escarpé du monde (la Beauce, Sologne... pour ceux qui connaissent...) donc un coup de pédale pas du tout montagnard, je ne peux faire des miracles sur une course un jour en haute montagne, je mise toute ma préparation sur l'endurance, (étant de toutes façons, dans l'optique de continuer vers le long court.)
BRM 200 et 400, 1 Brevet Cyclo Montagnard pour toucher du doigt la chose, dans le Jura, plus un bon paquet de sorties au delà de 150 km on jalonnés les 6 premiers mois de l'année, j'arrive donc à Cunéo, serein, « mêm' pas peur »


Benoît a eu l'idée d'une « reco » (motorisée) de la Fauniera... excellente idée, ça ressemble à quoi une montée de 22 km de long qui se termine à 2480m d'altitude ?
Stupéfaction ! C'est pire (ou mieux) que les vidéos et photos que nous avons put voir sur le net jusque là.


Arrivés en haut, le doute m'habite, je grimpe jusque la petite chapelle situé 20m au dessus du passage du col... je suis essoufflé, est ce donc si terrible et suffoquant le passage des 2000 m en terme de manque d'oxygène ??? Cela fait 4 mois que je me suis mis en tête que ce serait le granfondo, et pas le medio, mais je doute, là d'être capable même de grimper ici par mes seuls moyens, petit ou grand parcours, Pas facile la vie de cyclo, mais c'est mon choix d'être ici, et quitte à faire demi tour, je maintiens le programme, mais je ne fais pas le malin...

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Le samedi, récupération de la licence journalière (n'étant pas licencié FFC, je devais souscrire à une licence pour la journée, afin d'être couvert par les assurances, logique) simple formalité, suffisait de ne pas oublier les papiers demandés, et 10€, le sac avec tout les cadeaux des partenaires de la cyclo, et le maillot, offert à chaque participant, et dont le port est obligatoire lors de la course, cette année, il est orange, haute visu garantit, très classe donc.

N°de dossard 300, un chiffre rond, moi ça me plaît ça !( et en plus les épingles à nourrice sont fournis, organisation au top!)
Je prépare tout, le Samedi, et après, c'est entraînement passif... bref, je glande rien du samedi, à part marcher pour dégourdir les ambes, elles sont lourdes, des 10h de voiture de la veille, c'était une bonne idée de Benoît de partir très tôt le vendredi.
Nous rencontrons des cyclos, venant du club de Plan de Cucques, (dès balèzes, ils vont faire du vélo eux...) Benoît connaissant leurs blog saute sur l'occasion et glane quelques renseignements, et une mise en garde « La madonna del Colletto, elle est courte, mais elle est très dure ! » je retiens ce commentaire, d'autant que c'est le dernier morceaux avant l'arrivée, ça pourrait servir.

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Jour-J, 5h15, le réveil sonne, réveil, petit dèj' « comme d'hab », avec en plus du salé, j'aime bien, et je ne voudrais pas me priver ^^
Tout ça avalé, je monte me préparer, tout étant fait la veille, jusqu'aux poches remplient avec le sucré, et les papiers éventuellement utiles en cas de pépin(s) sur la route.
Côté ravito et quantité, je ne me souci pas, j'en ais deux poches pleines, c'est trop, oui, mais je préfère ne pas être en rade, et puis ça peux servir à d'autre, ne sait on jamais, même si 5 ravitaillements sont prévus, tout le monde peut se louper.
En 5 minutes je suis prêt, dans la rue, qui mène à la piazza Galimberti, on entend les cliquets des roues-libre tinter, c'est l'heure d'y aller.

Arriver 30 minutes avant le départ, un tour de la place, il n'y a plus qu'a attendre, surpris, nous somme dans le 1er quart de la file, derrière nous, ça s'agglutine encore, toutes-fois, il y a toujours des plus malins qui non content d'arriver plus tard que les autres, n'hésitent pas à passer le vélo par dessus les barrières pour ne pas être remiser au fond au moment du départ... pas top, mais c'est ainsi, j'espère juste que ces gars là ont défendu leurs 153e places (au moins) becs et ongles jusqu'à l'arrivée ^^

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                                                                                                         (Mais ou est Lolo ?) Crédit photo Lanfranco Antonioli via Facebook
Il ne fait pas encore trop chaud, le soleil n'illumine pas encore la place, mais dans la journée, il est prévu sous abris de grimper jusque 32°C, et très peu de vent. Il va faire chaud sur la route, il ne faudra pas se louper sur l'hydratation, ni sur le tartinage de crême solaire.

Le speaker, annoncent enfin le décompte pour le départ, comme l'an passé, au départ du Challenge Verors, j'ai une petite boule au ventre, dans la masse, peur d'être prit, ou responsable d'une chute collective, mais elle passe comme elle est venue, Benoît et moi nous serrons la patte et nous nous souhaitons bonne route, lui, s'engage sur le mediofondo, nos route se sépareront donc à la sortie du pont, lorsque il prendra à gauche et moi à droite au rond point.

5,4,3,2,1 c 'est partit, le temps que les participants devant ne se mettent en route, il s'écoule 30'' au moins, la masse, d'abord lente, va vite accélérer, se tenir prêt à prendre le bon wagon, celui à mon rythme, et non chasser les fusée qui me dépasseront dès le début, voilà mon premier défi à réussir, mais avant cela, je dois me méfier de mon comparse de devant, illustre inconnu, qui met un bon moment à clipser ses pédales alors que tout le monde dépasse déjà de par la droite et la gauche, de droite à gauche justement, ce même comparse zigzague... 100m que nous sommes partit, une occasion se présente, je le dépasse, il ne m'inspirait pas confiance.
Le pont se passe, je suis bien sur la droite de la chaussée, un Mr lève un panneau indiquant que je suis bien sur la route pour le Granfondo, 177km, je vire à droite au rond point, et c'est partit pour le défilé.

Bien calé au bord de la route, je vois et laisse filer les champions, ceux qui peuvent jouer une bonne place.
La route est en faux plat descendant, avec vent dans le dos, ça file déjà vite, moi je garde mon rythme, pas affoler le cardio bêtement à suivre des gens largement plus fort que moi, j'attends patiemment, et après une grosse centaine de dépassement, un petit groupe me dépasse, mais c'est moins véloce, j'arrive à lire les n° des dossards, je fais le petit effort, pour coller à leurs roues, ça colle, ça revient de derrière, le groupe grandit, je suis au milieu bien au chaud, ça file à 45 km/h en moyenne sur les bouts droit, je veille à ne pas me cramer, je surveille le cardio comme le lait sur le feu, mais de ce côté là, tout va.

La plaine agricole de la région de Cunéo passe à une vitese que je n'avais pour ma part jamais atteinte, assage à Busca, je jette un œil au compteur, 38,4 km/h de moyenne, 138 Pulsations/Min...
Une concurrente joue des coudes pour être devant dans le groupe, un peu comme un bulldog, la machoire inférieure bien en avant, la respiration forte... ne manque que la bave au lèvre. (j'ai pas vérifié)
Fin de la blague, alors qu'elle est à mon niveau, dans un giratoire, elle jette un coup d'oeil sur sa droite (moi) , et allez savoir pourquoi, elle fait une vague, sans raisons aucunes, à venir en limite de contact, sortie de là, je passe devant, peut être est elle déjà en train de se cramer (?)

Peu après Busca, nous tournons sur la gauche, en queue du groupe, je décroche un peu, cherche à revenir, PAF ! 3 coups de pédales, et182 de pulses, et je ne raccroche pas, je stoppe l'effort, je reprends mon rythme propre, et laisse filer, le terrain est maintenant en faux plat montant, le vent ¾ face, le paysage à changer aussi, les montagne nous entourent désormais.
Mais je me suis bien régalé les 25 premiers Km :-)

Je rattrape un participant, deux autres nous rattrapes, notre petit groupe avance, moins véloces que les flèches de devant, mais on avance.
Les signaleurs à chaque carrefours (bénévoles et police Carabinieri) font un excellent travail, en plus du fléchage, on a aucunes questions à se poser au sujet de l'itinéraire.
Nous approchons du pied de la première ascension, « Santuario de Valmala » les autres grimpés dans le coin, Sampeyre, Colle dell'agnello, pour ma part, je verrais ces monstres dans d'autres occasions futures :-)

Le pied de la montée est là, ça tombe bien, après 40 km de plat, j'en avais assez, il me tardais que cela s'élève, ét nt venu pour ça.

« Pas de répit à Valmala », avait titré un magazine de la presse spécialisée lors d'une présentation de cette montée, pour ma part, je ne l'ais pas trouvé intraitable comme le laisserait penser ce titre, elle n'est pas facile pour autant, 9,6 km d'ascension pour 740m de D+, mais des paliers dans la montée permettent de souffler un peu.
A région très croyante, une Madone « veille » sur nous, fichées dans la roche, tout les 200m environ, ce qui n'empêche nullement la montagne fait sont travail de sape, alors que j'ai été largué 10km avant le début de la montée, je commence à revoir des participants du groupe (n° de dossards) je les doubles, non pas que je sois un champion, mais ils sont d'un certain age, je double également la bulldog, qui respire de plus en plus fort, je n'ai pas détaillé pour la bave aux lèvres « elle pioche », comme dirait les commentateurs, ça fait 3 Km que l'ascension à commencée, le soleil passe désormais au dessus même des premiers sommets, mais la route est ombragée, sur de grande portions, et nous protège encore.
La route aussi n'est pas dans un état qui laisse rêveur, il faut parfois user d'agilité pour passer à côté des « rugosités » de la route (appelons les ainsi) un véritable Gymkhana.
Des participants cherchent (déjà) à adoucir les pentes les plus raides, en zigzaguant sur la route, des lacets dans les lacets...
Le premier ravitaillement se présente à nous après presque une heure d'ascension, il est fournit, diversifié, et pour les bidons, c'est directement sortant de la roche que l'on refait le plein des bidons, d'ailleurs les bidons, 50 km, et 1 bidon et demi de bu... du jamais vu pour ma part.
Je reste 5 petites minutes, puis repart dans la descente donnée comme très technique... la donnée est vraie !
La route n'est pas plus large qu'une piste cyclable, une épingle tout les 100m mais à contrario de la montée, le revêtement, vient d'être refait à neuf, et est également très ombragée, c'est un véritable régal, de plus, avant chaque virage dangereux, un signaleur avec drapeau rouge, nous le signal, et si il n'y a pas passez de signaleur, le drapeau rouge est planté de façon visible de tous pour le signaler.
Organisation au top je vous dit.

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La route s'élargit à mesure que l'on descend, se découvre également, de retour dans la plaine le soleil tape fort, clair de peau, je ne regrette pas l'écran total.
Entre Valmala et la Piatta Soprana, deuxième ascension il y a le passage par un petit col, le Colletto di Rossana, là, une halte technique est proposée pour qui en a besoin, rien pour moi, tout va bien.

Avant d'attaquer la seconde ascension du jour, Piatta Soprana, nous passons par la petite ville de Dronero, et là, merci les signaleurs, un véritable labyrinthe, mais aussi, une superbe ville et un pont pavé avec remparts, bref, passage bref dans une autre époque, mais détour conseillé à qui passe par là un jour.

8,5 Km, 6,6% de pente moyenne, voilà l'indication du panneau au pied de la montée, avec une pente max à 13,5%...
Ne jamais se fier aux moyennes quelle qu'elles soient, cette montée en est une preuve de plus.
Si les profils présentés sur le net laissent croire qu'elle n'est pas difficile, en réalité, elle l'est.
La cause ? Les 13,5% de pente max, sont présents sur plus de 2 presque 3 km au total, ajoutez à cela une route en état limite, et étroite, très peu de coin ombragés, et vous avez un cocktail asidéal pour le bonhomme.
Tout le monde est à la peine, tout le monde zigzague c'est la lutte pour ne serait ce qu'avancer, le palpitant est lui à l'opposé, très haut placé, point de vue développement, je ne peux pas avoir moins long, 34*28, 5 km/h, Bref, j'en chie !

Une voiture médicale nous remonte très lentement, s'arrête à hauteur de celui ou celle qui pourrait en avoir besoin ou qui le réclame.

Quelques personnes présentent sur le bord de la route nous encourage, « bravo » « grande » ça fait toujours plaisirs, ça aide à avancer, je prends !

A 2 Km du sommet, la pente s'adoucit jusqu'à devenir un simple faux plat roulant, et ombragé, histoire de coller à la moyenne de 6,6%...
Au second ravitaillement, toujours la même diversité et quantité disponible, et ce, malgré que je sois dans les derniers à passer, j'ai largement de quoi me rafraîchir et varier du sucré avec du salé.

Un papy avec un tuyau d'eau offre à qui le désir le remplissage des bidon, ou bain de tête, et tout cela avec le sourire.
Le coin est ombragé, j'en profite pour me « retartiner » de crème solaire, et je repart.
Premier virage dans la descente, après 100 m et je suis à deux doigts de faire un tout droit dans les bois, surpris par le niveau de la pente mêlé au virage très serré, petit avertissement, celle là aussi de descente est dangereuse, d'ailleurs ce n'est pas dans les descentes que l'on peut espérer faire artificiellement remonter les moyennes, on excède rarement les 30 km/h, mais bon, je ne suis pas non plus la perle des descendeurs, mais pas grand monde ne me double, c'est dire !


Le plat de résistance approche, au bas de la descente, virage à droite, proche de Monterosso Grana, début officieux de la montée vers le Colle Fauniera.
La montée officielle commence à Pradlèves,² la pente n'est qu'un faux plat, qui certes, ralentit le rythme, mais n'empêche pas d'avancer.

Pradlèves, le panneau de l'organisation marque le début de l'ascension, 22km, +1600m et des poussières de D+

La reconnaissance de vendredi a été bénéfique, elle a permis de se faire une idée des pentes qui vont être à passer pour parvenir au sommet de ce monstre.

Les cinq premiers Km de la montée sont roulants, ça grimpe, mais ont doit être entre 3 et 4 %, le revêtement A été refait très récemment sur cette portion les flans de la montagne très élevés, empêchent le soleil de briller directement sur nous et nous faire subir ses assauts, Rien à signaler, si ce n'est que je croise pas mal de vélo descendant avec le maillot de la course sur les épaules, 2 solutions :
- Ils vont chercher un copain ?
- Ils bâchent ?
Ils sont une bonne 20aine que je vois redescendre, et pas avec les mines les plus réjouis, le juge de paix est donc intraitable à ce point !

Virage « Carlo Durando », pendenza  14,7%, début des problèmes, à partir de là, ce sont 6 Km de pente qui ne passe jamais sans aucuns relâchement sous les 10%, jusque le Santuario de Castelmagno, prochain ravitaillement, à l'issue il restera 9 km d'ascension entre 8 et 9%, mais je n'en suis pas là, j'attaque seulement la portion de 8 km.

 

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Quittant le creux de la vallée et roulant maintenant à flan de montagne, le soleil tape en plein sur nous tous, il est midi ou presque, il fait chaud, très chaud, le goudron « frais » sombre, nous renvoi la chaleur, et ses vapeurs écœurantes dans les narines, mais pas d'autre choix que d'avancer pour en sortir le plus vite, ou rentrer plus vite à l'hotêl en faisant demi tour … J'avance !

Comme dans la Piatta Soprana, nombreux sont les cyclos qui font des lacets pour diminuer les effets de la pente, le droit à l'erreur n'est pas permis, aucuns parapet n'arrête celui qui se loupe, c'est direction les pâturages dans le meilleur des cas.
L'eau elle, part à une vitesse folle, j'avais les 2 bidons pleins en bas de la vallée, il m'en reste un complet alors qu'il reste 5 bon km avant Castelmagno.
Les virage avec leurs panneaux annonçant les pourcentages moyens à venir se suivent et se ressemblent.
Une rampe ombragée un cyclo est pieds à terre, la tête dans les bras, sur le cintre, semble bien entamé, je lui demande si c'est «ok» «si, ok, grazzie» me dit il, je continue ma route. (plus tard proche du sommet, la voiture médicale me dépassera avec le beau Colnago du Mr dans la benne, et celui ci sur la banquette arrière) moi aussi zigzaguantje zigzaue maintenant, le pédalage n'est plus bien fluide, mais pas grave, j'avance, je n'ai mal nul part, juste cette chaleur qui me lamine.

Une médaille a toujours son revers, le revêtement refait à neuf s'arrête avant Castelmagno (le hameau, le sanctuaire est plus haut) fini les odeurs lourdes et la chaleur refletée, l'ancien revêtement sur ce point, est plus agréable, car plus clair, mais également en moins bon état, retour au revêtement sans redement.

A Castelmagno, la route commence sont rétrécissement, l'on passe d'une route « départementale », à une « piste cyclable », ou une voiture ne peut doubler un cyclo qu'au risque de finir en contrebas.
Je tente de manger une barre céréales, il me faut plus de 10 minutes pour tout avaler, trop chaud pour du sucré.
Aucune couverture ombragée, rien ne peut protèger la procession à la dérive sur ce flan de montagne, en regardant vers le sommet, invisible encore, on voit le chapelet de maillot orange, qui s'égraine sur le chemin, points de repères multiples qui me disent chacun que je ne suis pas encore arrivé, au bout de mes peines. J'avance.

Le Sanctuaire est en vue, mais j'ai vraiment trop chaud, il ne doit plus me rester qu'une demi gorgé dans ma gourde, pour 1 km avant le Ravitaillement, je vois un « collègue » de galère devant moiposer son vélo dans le talut, et descendre dans un fossé, dans lequel coule une source, je fais de même.
Le vélo dans le talut, j'attends qu'il sorte, il me voit et me dit en italien qu'il ne faut pas la boire, « m'en fous », (avec le sourire:-) ) lui dis je, je ne veux que me mettre la tête sous l'eau les pieds, me rafraîchir.
Il me dit « ok », un sourire, et repart.


Tant pis pour les cales je descend dans le ruisseau, les pieds d'abord au frais... froid même cette eau est un cadeau il aurait été dommage de ne pas sauter sur cette occasion, je mouille le casque, me mouille la tête la nuque, le visage.
Je ressort de là, comme ragaillardit, ça m'as fait un bien fou, je reprends le vélo, mais ça coince, la cale gauche refuse de se verrouiller sur la pédale, bien évidemment avec trop peu d'élan pour régler le souci en roulant, je manque 2 fois de tomber bêtement, quasiment à l'arrêt, en recommençant l'opération, je tape des pieds, ça débarrasse de la terre, je retente, mais ça ne veut pas prendre, j'ai toute fois pris suffisamment d'élan pour pédaler d'une jambe, de façon bien peu orthodoxe, le temps de régler le problème, tenir le guidon droit, sinon, c'est le fossé, ou les pâturages...
Je frappe du pied (pourquoi pas y mettre les doigts ??? bonne question...) sur la pédale, jusqu'à dégager le morceau qui empêchait le verrouillage, problème résolut. J'avance

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Castelmagno, Ouf ! Ravitaillement très bien positionné sans lui, je ne monte pas au sommet, je rempli les bidons, l'eau est fraîche, le jambon toujours bon un coca et je repars pour les 9 derniers Km.
A partir de là, c'est un autre monde qui s'ouvre, il n'y aura plus d'habitation jusqu'au sommet, des refuges et bergeries c'est tout. Une route dont l'état se dégrade au fur et à mesure de l'avancée, les vaches qui paissent au son de la cloche, les marmottes qui vous sifflent, en guise de « bravo » et de « grande », ou de moquerie, allezsavoir... la chaleur se fait moindre, et de plus, le sommet est sous les nuages, je ne cache pas que cela ne me pose aucuns soucis, bien au contraire. J'avance

Lors de la reco de vendredi nous avions vu une fontaine à mi chemin entre les deux point de ravitaillement, je ne manque pas l'occasion de retremper mon casque et ma trogne.
Un peu plus loin, une tente posée, avec une famille, la mère tend des gobelets d'eau, et le petit les récupère quelques mètres plus loin, point d'eau improvisé par des gens de bonnes intentions, certainement ne me liront ils jamais, mais je les en remercie. J'avance

La statue de Marco Pantani ne se fait toujours pas voir, je me retourne, et les perles oranges du chapelet auquel j'appartiens se suivent, devant moi aussi, balisant toujours mon chemin, invisible sinon à l’œil nu. J'avance

Un vieil homme grosse moustache casquette vissée sur la tête, allure de berger, est posté sur le bord de la route, il doit être habitué tout les ans de voir le même peloton bigarré s'époumoner à arriver au sommet de SA montagne, j'arrive à sa hauteur, il me regarde « due kilométre » ni plus ni moins, mais juste ce qu'il faut pour mettre un coup de mieux au moral, dans deux km c'est le sommet dans deux km j'aurais réussis, quoi qu'il advienne .
Merci Mr, J'avance.

Peu après je croise deux jeunes filles, un sac à la main, elles commencent à ramasser les étuis de gels et autres barres énergétiques que les porcs avant moi ne sont pas capable de ranger sous n'importe quelle prétexte bidon... je m'excuse auprès d'elles, quelle image cela donne de « nous »
comment se faire accepter si l'on ne respecte pas les lieux tel que celui ci ???

Je suis à ce moment, dans le nuage que je voyais d'en bas tout à l'heure, il masque le soleil, mais ne rend pasl'atmosphère glaciale, il y a du vent, et celui ci pousse le nuage sur le flan de la montagne, c'est joli le silence dans ces moments là.
Preuve que l'on s'approche vraiment du sommet, il y a plus de monde sur le bord de la route, et cette fois ci, c'est un petit bonhomme de 7/8 ans qui me dit « uno kilometro », merci bonhomme !
J'avance.

Marco est face à moi dorénavant, (il vous tournera le dos en réalité par ce versant.) j'y suis, j'y arrive le Colle Fauniera, 2480m d'altitude, dressé sur les pédales j'atteins le col à 13h40, je suis « bien » je ne suis pas au top, mais j'avais vraiment la crainte du passage du cap de 2000m d'altitude, celui ci c'est bien passé (cette fois ci du moins), sans être étincelant, je suis là !

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3 dés de jambon un verre de coca, le plein des gourdes et je repars dans la descente jusque Démonte, maintenant j'ai froid... maintenant le nuage, ce serait bien qu'il s'en aille, rendez moi le soleil ! (jamais content vous dites ? ;-))

dans la descente c'est la même route que pour la montée, étroite, pas toujours en bon état, et sans parapet pour éviter la sortie de route côté ravin, prudence de mise.
Pas grand descendeur du tout, je suis crispé sur les poignées de frein, à chaque virage, mes doigts finissent par me faire mal tellement les freinages doivent être appuyés, et cela pendant plus de 20 km... Vous voyez, jamais content :-p

Au bas de la descente, c'est l'arrivée à Demonte, ici, pas de plat ou même faux plat entre le bas de la descente du Fauniera, et le pied de la Madonna des Colletto dernière difficulté de la journée.

Me souvenant de la mise en garde du cyclo de Plan de Cucques, « attention, la madone, elle est courte, mais elle est très dure », je suis méfiant.


Arrivé à son pied, le panneau indique, 7,1 km, 7,7% de pente moyenne, hors les deux premier Km sont un simple faux plat, inutile de dire que derrière la pente va rattraper sont retard pour avoir la pente moyenne.
A l'instar de ce qui ce fait beaucoup en France, le col de la madonna del colletto a les bornes tout les Km pour indiquer la distance au sommet et la pente moyenne du Km.

9,3% 4,1 km... 9,8% 3,1Km... Et oui, comme prévu, les premier Km plats laissent placent à des pentes fortes, surtout après 140 km dans les guibolles, mais pour contrebalancer, « plus que » 3,1 Km, le panneau suivant sent bon, 8,3%, 2,1 Km... la pente s'adoucit doucement en prévision du sommet
C'était sans compter sur une dernier cadeau de la madone,
1,1 Km du Sommet, pente moyenne 13,8% ! ! !
Je hurle « c'est quoi ce bordel ! » les collègues d'infortune avec qui nous serpentons lamentablement vers le sommet semble également dépités, on zigzague...
Non contente de nous faire mal, la madone gronde, le ciel s'est couvert, il fait plus frais.
Tait toi et pédale semble elle vouloir me dire.

L'arivée au sommet enfin, le dernier ravito, et tapis de chronométrage, je suis dans les temps, de peu, ça doit se jouer à une demi heure, mais j'y suis, c'est bien là l'essentiel.
Je ne traîne pas sur le ravito, mes gourdes feront la fin du trajet jusque Cunéo, mais celui ci était toujours bien fourni pour les derniers arrivés.

5 km de descente, toujours très délicate, puis pour finir ce sont 20 km de faux plat descendant qui terminent le parcours.

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La descente se fait sans encombres, tout en sécurité.
Le faux plat, est un véritable régal, la route est large, les autos sont très respectueuses, des distances de sécurité, il n'y a pas de vent, je suis en permanence entre 35 et 40 km/h le cœur ne s'emballe pas, les jambes répondent, c'est que j'en avais un peu dans le sac encore ^^
Je suis repris par 3 gars, je prends un relais, mais pas assez rapide à leurs goût peut être, celui qui me relaye, relance en fait, je laisse filer, pas grave, arrive enfin l'entrée dans Cunéo, une grande avenue, large, ombragée (Viale deali Angeli) sans autos, bordée de trottoirs et de pistes cyclable, la route est à moi, personne devant, personne derrière, main en bas du guidon, bouche grande ouverte, je donne tout pour ma 528e place ! Immense plaisirs que ce moment, ou comme un gamin, on se prends à se rêver champion... de plus des « grande » « bravo » se font entendre, je doit être misérable à voir, mais dans ma tête, c'est tout l'inverse, le ridicule ne tue pas, il fait rire, et rire c'est important pour vivre heureux... soyons ridicule !


Virage à gauche, c'est l'entrée sur la Piazza Galimberti, je ne lâche rien, pas besoin de photo finish, j'ai gagné !

Je passe la ligne les bras levés content de moi, j'ai réussis là ou deux jours avant, je doutais.

Les 177 Km ont été parcourus en 9h29'44'', une moyenne de 19,7 Km/h,
Classement, 411e sur 461 participants classés sur le grand parcours, j'ai bien fais de me battre, je suis passé de la 528e à la 411e :-P

Si vous vous posiez la question sur une cyclo tans-alpine, n'hésitez pas, pour la Fausto Coppi, foncez, tant l'organisation que les paysages et le parcours vous régaleront, et vous donneront envie, d'y revenir, pour moi, c'est le cas.

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